MUSICHORAL
de
GRENOBLE
direction Jean Ménissier
CONCERTS
des
14 juin 1998
Eglise Saint-Bruno de GRENOBLE
15 juin 1998
Eglise Notre-Dame Réconciliatrice de GRENOBLE
4 juillet 1998
Cathédrale de VAISON la ROMAINE
PROGRAMME
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Franz SCHUBERT [chœur & orgue]
Gott ist mein Hirt, mir wird nichts mangeln
Félix MENDELSSOHN-BARTOLDY [chœur a cappella]
Herr, nun lässest du deinen Diener in
Frieden fahren
Mein Hertz erhebet Gott, den Herrn
Franz LISZT
Salve Regina [4 solistes a cappella]
Ave Maria [4 solistes & orgue]
Félix MENDELSSOHN-BARTOLDY
Drei geistliche Lied [alto solo, chœur & orgue]
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César FRANCK [4 solistes & orgue]
Domine, non secundum
Dextera Domini
Charles GOUNOD [chœur & orgue]
Messe n°6 aux cathédrales
·
Ce concert est comme un voyage dans la musique sacrée au XIXe siècle, il est intéressant de constater l’évolution du genre sur moins de 75 ans : entre rupture et filiation. Les compositeurs choisis nous montrent combien ils se sont inspirés des formes anciennes et / ou contemporaines, et comment ils ont adapté leur style aux ambiances de leur temps ou au goût de leurs concitoyens.
Franz |
Né à Vienne voilà deux siècles, il y meurt à 31 ans. Il fait heureusement preuve très tôt de son attirance pour la musique et la composition. Engagé en 1818 comme maître de musique par la famille du comte Esterházy, il séjourne à Zseliz en Hongrie. A partir de 1823, il ne connaît plus de succès au théâtre, mais il compose un grand nombre de quatuors, de sonates ou autres pièces pour piano, sans compter une production impressionnante de lieder, mais aussi d’œuvres chorales, sacrées ou non. A l’instar de Mozart, il n’est pas d’une foi très orthodoxe et ce qu’il compose pour les offices ne fait pas preuve de la même originalité que ses œuvres profanes. Le psaume XXIII que nous vous proposons, Gott ist mein Hirt, a été écrit en 1820 pour Anna Frölich, professeur de chant au conservatoire de Vienne ; il était destiné à un chœur de femmes avec piano. C’est une pièce pleine de lyrisme mais qui n’exclut pas l’expression d’un profond sentiment religieux. |
C’est un homme talentueux et cultivé, protégé de Goethe, peintre et musicien : pianiste, organiste, compositeur et chef d’orchestre. On lui est redevable d’avoir remis au goût du jour la musique de Bach, d’avoir défendu Mozart et Beethoven. Il a également créé les deux premières symphonies de Schumann. Profondément chrétien, sa musique est inspirée par Dieu mais aussi de Bach dont il disait : « Bach transforme en église chaque maison où l’on chante sa musique ». Les deux motets a cappella : Herr, nun lässest du deinen Diener in Frieden fahren & Mein Herz erhebet Gott, den Herrn, sont tirés de l’opus 69 et ont été composés l’année même de sa mort, qui suivit de peu celle de sa sœur Fanny. L’esprit de cette musique est cependant imprégné d’une foi paisible et inaltérable. Drei geistliche Lieder (1840) est une succession de trois anthems à la mode anglaise sur une adaptation du psaume 13. Mendelssohn y fait dialoguer l'alto solo avec le chœur : tout d’abord dans une plainte mélodique très expressive, puis une prière traitée en choral, enfin par un chœur d’actions de grâce fugué. |
Felix |
Franz Liszt 1811 - 1886 |
Ce compositeur hongrois est le fils d’un administrateur des terres du prince Esterházy, il étudie à Vienne auprès de Czerny et de Salieri puis s’installe à Paris en 1823. Il donne de nombreux concerts dans toute l’Europe et compose surtout pour le piano. Il est nommé maître de chapelle à Weimar en 1847 et défend les œuvres de ses contemporains (Wagner, Berlioz, Schumann, Saint-Saëns). En 1861, il vient à Rome et entre dans les ordres mineurs, s’approchant de son envie d’enfance de devenir prêtre... Il défend le retour au grégorien pour la musique d’église avec l’appui de Pie IX. Franz Liszt a composé six Ave Maria ; celui-ci est la réécriture en 1852 d’une version pour chœur de 1846, on y retrouve un mélange de modalité grégorienne et de romance... Le Salve Regina, pour chœur a cappella, date de 1885 : il est construit sur la base du cantus firmus de l’antienne mariale attribué à Saint-Bernard de Clairvaux ou Adémar de Monteil, évêque du Puy. |
Considéré comme l’un des compositeurs français les plus importants du XIXe, ce natif de Liège n’obtiendra pourtant la nationalité française qu’à cinquante ans. Ses parents d’origine allemande le poussent à la musique, et il étudie le piano, le contrepoint, la fugue et l’orgue au Conservatoire de Paris. De 1858 à sa mort, il sera titulaire des grandes orgues Cavaillé-Coll de Sainte-Clotilde. C’est à son rôle de maître de chapelle que nous devons les deux pièces sacrées Domine, non secundum, écrite pour le temps du Carême, et Dextera Domini, pour la fête de Pâques. Ces œuvres sont proposées dans un arrangement de Carus-Verlag pour quatre voix au lieu de trois. |
César |
Charles - 1893 |
Fils d’un peintre et d’une pianiste, Charles Gounod est l’élève de Lesueur & Halévy au Conservatoire. A la villa Médicis, il découvre les maîtres de la musique italienne, revient en France via Leipzig et Vienne, rencontre Mendelssohn qui lui fait connaître la musique de Bach. Il est pris d’un mysticisme aigu et envisage d’entrer dans les ordres. Salué par Ravel comme le véritable instaurateur de la mélodie en France, il laisse une vaste production de musique sacrée. La messe n°6 aux cathédrales, éditée l’année de sa mort, est une version pour chœur mixte basée sur sa messe n°3 de 1885 pour trois voix d’hommes, dédiée aux communautés religieuses. Elle ne contient pas de Benedictus, mais intègre un O salutaris hostia selon une tradition de l’époque de Louis XII. Les moyens musicaux mis en œuvre dans cette messe sont simples et répétitifs, son écriture est presque intégralement verticale et Gounod utilise fréquemment les marches harmoniques, Au chœur d’exprimer la sensibilité indéniable de cette composition... |
Franz Schubert
Psaume 23
Gott ist mein Hirt, mir wird nichts mangeln, Er weidet mich auf grüner Aue, Sein Wort erquicket meine Seel. Er führet mich auf rechter Straße Und wall’ ich auch im Todesschattentale, So fürchte ich kein Unglück, denn du, du bist bei mir. Dein Stab und deine Stütze Du richtest mir ein Freudenmahl Du salbst mein Haupt mit Öle Mir folget Heil und Seligkeit in diesem Leben nach, Einst ruh ich ew’ge Zeit |
L’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien, Il me fait reposer dans de verts pâturages, Sa parole désaltère mon âme. Il me conduit dans les sentiers de la
justice Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton Tu dresses devant moi une table de fête Tu oins d’huile ma tête Le bonheur et la grâce m’accompagnent en cette vie, Un jour je connaîtrai la paix éternelle |
Felix Mendelssohn Bartholdy
Opus 69-1 : Nunc dimittis
Herr, nun lässest du deiner Diener Denn, mein Auge hat deinen Heiland gesehn, den du bereitet hast vor allen Völkern daß er ein Licht sei den Heiden, und zu Preis und Ehre deines Volkes Israël. |
Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur Car mes yeux ont vu ton Salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple. |
Ehre sei dem Vater und dem Sohne Wie es war zu Anfang, jetzt und immerdar und von Ewigkeit zu Ewigkeit. |
Gloire au Père au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, et pour des siècles des siècles. |
Felix Mendelssohn Bartholdy
Opus 69-3 : Magnificat (et Marie dit :)
Mein Herz erhebet Gott, den Herrn, und es freut sich mein Geist Gottes, meines Heilands. Denn er hat die Niedrichkeit seiner Magd Sieh, mich preisen selig Denn er, der da mächtig, deß Name heilig ist Und Barmherzigkeit erzeigt der Herr, Mit der Gewalt seines Arms hat er alle zerstreut, die im Herzen hoffärtig sind ; von ihrem Stuhle stößt er die Gewaltigen, Er erfüllet die Hungrigen alle mit Gütern, Er gedenket der Barmherzigkeit wie er zugesagt mit seinem Worte Abraham |
Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur. Parce qu’il a porté un regard bienveillant Et voyez, désormais toutes les générations Car le Tout-Puissant, dont le nom est
Saint, Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge Il a déployé la force de son bras pour disperser ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses ; il a renversé les puissants de leur trône, Il a rassasié de bienfaits les affamés, Il s’est souvenu de sa miséricorde, comme il l’avait dit à nos pères, envers
Abraham |
Ehre sei dem Vater und dem Sohne Wie es war zu Anfang, jetzt und immerdar und von Ewigkeit zu Ewigkeit. |
Gloire au Père au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, et pour des siècles des siècles. |
Franz Liszt
Salve Regina, Mater misericordiae.
Ave Maria, gratia plena.
Dominus tecum benedicta tu in mulieribus,
et benedictus fructum ventris tui Jesus.
Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis peccatoribus,
Nunc et in hora mortis nostrae.
Felix Mendelssohn Bartholdy
Drei geistliche Lieder
Laß, o Herr, mich Hülfe finden, Neig’ dich gnädig meinem Fleh’n, Willst gedenken du der Sünden, Nimmermehr kann ich besteh’n. Soll mein Sorgen ewig dauern, Sollen Feinde spotten mein ? Schwach und hülflos soll ich trauern Und von dir vergessen sein ? Deines Kinds Gebet erhöre, Vater, schau auf mich herab ; Meinen Augen Licht gewähre, Rette mich aus dunklem Grab. Sonst verlacht der Feind mich Armen, Triumphiert in stolzer Pracht, Sonst verfolgt er ohn’ Erbarmen Und verspottet deine Macht. Herr, wir trau’n auf deine Güte, Die uns rettet wunderbar, Singen dir mit frommen Liede, Danken freudig immerdar. |
Permets-moi, Seigneur, de trouver de l’aide, Penche-toi avec miséricorde vers mes supplications, Si tu veux te souvenir de mes péchés, Je ne pourrai jamais subsister devant toi Faudra-t-il que mes soucis durent éternellement, Que mes ennemis me raillent ? Faible et délaissé, devrais-je rester dans l’affliction Et être oublié de toi ? Ecoute la prière de ton enfant, Père, baisse les yeux vers moi ; Accorde la lumière à mes yeux, Sauve-moi de l’obscur tombeau. Sinon, pauvre de moi, je serai la risée du malin, Il triomphera avec son faste glorieux, Sinon il me persécutera sans pitié Et se moquera de ta puissance. Seigneur, nous avons confiance en ta bonté, Qui nous sauve merveilleusement, Nous te célébrons avec des chants fervents, Nous te rendons grâce dans la joie pour l’éternité. |
César Franck
Domine, non secundum - psaume 102 & 78
Domine, non secundum peccata nostra facias nobis : |
Seigneur, ne nous traite pas selon nos péchés : |
Dextera Domini - psaume 117
Dextera Domini fecit virtutem, |
La droite du Seigneur est levée, |
Charles Gounod
Messe n°6 aux cathédrales
Kyrie eleison, |
Seigneur, aie pitié, |
Gloria in excelsis Deo |
Gloire à Dieu au plus haut des cieux. |
Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, |
Je crois en un seul Dieu, le père tout
puissant, |
Sanctus, sanctus, sanctus Dominus Deus Sabaoth ! |
Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu
des armées ! |
O salutaris hostia, quae cœli pandis
ostium. |
O hostie du salut, qui ouvre la porte du ciel. |
Agnus Dei qui tollis peccata mundi |
Agneau de Dieu qui enlève les péchés du
monde, |
Musichoral de Grenoble. Créé en 1979 par Amédée Palomarès, ce chœur mixte a compté de quarante à soixante chanteurs amateurs. Depuis, chaque année, le Musichoral propose aux grenoblois une ou deux grandes œuvres du répertoire classique, comme la Messe du Couronnement de Wolfgang Amadeus Mozart, la Messe Sainte-Cécile de Charles Gounod ou la Missa di Gloria de Giacomo Puccini. Le chœur fait également découvrir des œuvres moins connues tel le Stabat Mater de Peter Cornelius, qui obtint un vif succès à Bruxelles en 1993, des œuvres de Francis Poulenc, une création de Gérald Scordialo, Antigone. Des concerts à Innsbruck, Essen, Modène, Bruxelles ont été des temps forts de la vie du Musichoral. Après Thierry Alexandre et Jérôme Lescuyer qui ont succédé à Amédée Palomarès, Jean Ménissier assure la direction artistique de l’ensemble.
Jean Ménissier, baryton. Bien qu’ayant fait des études de musique au Conservatoire de Grenoble puis de Mulhouse en classe de violoncelle, il n’est pas devenu musicien professionnel, mais se consacre depuis plus de dix ans à une pratique amateur, mais intense, de la musique, notamment par le chant. Il fait partie de nombreux chœurs, ensembles vocaux ou ensembles de solistes qui abordent des répertoires allant de la polyphonie française de la Renaissance au contemporain. Il se produit en soliste avec différents chœurs, orchestres ou pianistes de la région grenobloise, dans des styles variés (de C. Monteverdi à W.-A. Mozart, mais aussi de F. Schubert à M. Ravel, ou encore Franck Martin et Franck Royon Le Mée). En 97 il a chanté Pilate dans la Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach avec l’ensemble vocal Stravaganza (direction Yves Rassendren)... Il a également dirigé l’ensemble vocal l’Istesso Tempo dans des concerts de motets baroques à Genève et Grenoble, prêté son concours à la mise en musique du Bourgeois Gentilhomme (mise en scène de Jean-Vincent Brisa), ou enregistré une création (les Plaideurs de Félicien Wolf).
Valérie Diéval, soprano. Elle commence ses études musicales au Conservatoire de Montbéliard en classe de violon, piano, écriture et chant et obtient son diplôme de piano en 1982, ainsi qu’un premier prix de solfège. Elle poursuit au Conservatoire de Strasbourg des études d’harmonie, analyse, accompagnement et art lyrique et obtient une 3e médaille de piano. Elle vient au Conservatoire de Grenoble pour travailler le chant où elle obtient son diplôme mention très bien en 1994. Parallèlement, elle enseigne le solfège, le violon et le piano dans la région de Strasbourg, puis de Grenoble. Elle dirige également la chorale Belledonne et fait partie depuis 1996 du renfort professionnel des chœurs de solistes de Bernard Tétu. Elle se produit fréquemment en soliste dans la région grenobloise dans un répertoire allant de G.-F. Haendel ou J. Haydn à F. Schubert, C. Gounod, C. Franck, L. Delibes ou C. Saint-Saëns, avec une prédilection pour W.-A. Mozart.
Catherine Tassin Arques, mezzo soprano. Médaillée du Conservatoire National de Région de Grenoble, elle a étudié le chant dans les classes de Jacqueline Lucazeau et Paul Gigue et poursuit sa formation musicale en se perfectionnant auprès de Nadine Sautereau à Chambéry. Souvent sollicitée, elle participe essentiellement en tant que soliste aux concerts présentés par les chorales de la région, à Grenoble & Chambéry où le public a pu l’apprécier, par exemple, lors d’une interprétation de Didon et Enée de Purcell, ou dans de grandes œuvres de la musique sacrée.
François Ménissier, organiste. Il a étudié aux Conservatoires de Strasbourg & de Rouen, et obtient les premiers prix d’orgue & de clavecin. Lauréat du Concours International J.S. Bach de Toulouse, il est titulaire de l’orgue Silbermann de l’Eglise Saint-Thomas de Strasbourg depuis 1989. Professeur d’orgue aux Conservatoires de Saint-Avold et de Forbach ainsi que lors de stages de perfectionnement, il se produit fréquemment en concert dans toute l’Europe du Nord et participe à des enregistrements radiophoniques ou discographiques. Très attaché aux orgues historiques de l’Est de la France, il publie notamment l’Inventaire historique et technique des orgues de Moselle, il est membre de la Commission Supérieure des Monuments Historiques.