MUSICHORAL
de
GRENOBLE
direction Jean Ménissier
CONCERTS
des
10 juin 1997
Collégiale Saint-André de GRENOBLE
14 juin 1997
Cathédrale Saint-Lazare d’AUTUN
PROGRAMME
Roland de Lassus
Tristis est anima mea [choeur a cappella]
Georg Friedrich Haendel
Cuopre tal volta il cielo [baryton solo, violons & violoncelle]
Laudate pueri Dominum -
HW237
[soprano solo, choeur & orchestre]
Franz Schubert
Messe en Sol - D167
[soprano, ténor & baryton soli, choeur & orchestre]
avec :
hautbois |
Valérie SMANIOTTO Anne ZANGOLI |
violons |
Jean-Michel DANET Marta EON-DUVAL Corynne AIME |
altos |
Denise CHARNOUD Yannick EON-DUVAL |
violoncelle |
Denis JEANNET |
contrebasse |
Jean-Luc BRION |
Roland
de Lassus |
Homme de cour, voyageur & curieux, ce compositeur est d’un éclectisme supérieur à celui de ses contemporains (comme Palestrina ou Victoria) ; il est plus détaché qu’eux en tous cas des directives romaines quant à l’écriture musicale. Il compose aussi bien des chansons polyphoniques pour la cour de France, à la demande de Charles IX, que des madrigaux italiens, suite à un séjour en Italie, et bien sûr des œuvres sacrées, pour sa charge de maître de chapelle à Munich. A cette époque, les grandes églises urbaines sont les principaux employeurs des musiciens et leurs maîtrises sont de véritables conservatoires. Alors qu’il est en poste à la cour du Duc de Bavière, Roland de Lassus est envoyé aux Pays-Bas avec mission de lever des troupes d’enfants pour approvisionner en belles voix sa maîtrise... La légende veut d’ailleurs qu’il ait été ainsi lui-même recruté par trois fois ! |
Tristis est anima mea.
Ce motet à cinq voix est écrit sur un texte qui a inspiré de très nombreux compositeurs tout au long des siècles. Le texte est l’occasion d’exprimer de grandes variétés de sentiments : la tristesse, la confiance, la peur, la résignation... Roland de Lassus y démontre sa maîtrise des différents styles en vogue au XVIe siècle, dans une écriture très riche et très compacte.
Tristis est anima mea usque ad mortem, sustine te hic, et vigilate mecum nunc videbitis turbam quae circumdabit me vos fugam capietis, et ego vadam immolari pro vobis. |
Mon âme est triste jusqu'à la mort, demeurez ici, et veillez avec moi, vous verrez une foule m’entourer et vous prendrez la fuite, et moi j’irai subir l’immolation pour vous. |
Georg Friedrich Haendel (1685 - 1759)
Georg Friedrich Haendel, dont l’orthographe du nom révèle la carrière cosmopolite (Handel, Hendel, Händel) est né à Halle en 1685 et mort à Londres en 1759. Il commence ses études musicales par l’orgue, mais ne dédie pas sa vie à la musique religieuse comme son exact contemporain Jean-Sébastien Bach. Il découvre très tôt l’opéra et produit dès 20 ans des œuvres lyriques ; il séjourne en Italie où il rencontre Scarlatti et Corelli, écrit des cantates, motets & oratorios ; puis il devient Kapellmeister à Hanovre avant de migrer en Angleterre à la chapelle du Duc de Chandos, puis à la tête de l’académie royale de musique. Il fait découvrir l’opéra à l’italienne aux londoniens, mais le public s’en lasse et il doit se replier sur l’oratorio sacré. Devenu aveugle, il termine sa vie musicale comme il l’avait commencé, à l’orgue. Les anglais, qui l’ont totalement adopté, l’inhument à l’abbaye de Westminster. Toute l’œuvre de G.-F. Haendel est emprunte des inspirations qu’il a glané lors de ses voyages. Très prolifique, il se laisse aller à plagier ses compositions antérieures ou celles de ses contemporains, mais recherche constamment des enrichissements orchestraux ou des développements inédits. |
Cuopre tal volta il cielo, nube oscura improvisa, Tuona, balena, sibila il vento, e l’etra s’oscura,
s’agita il mar. Così fiera procella da rio tormento, a spaventar va
l’alme ; Per pietà de’ miei martiri, sia, mio ben, l’arco del
ciglio sempre l’iride di pace. |
Cuopre tal volta il cielo.
Cette cantate profane pour baryton solo, qui date sans doute du séjour en Italie de Georg-Friedrich Haendel, est construite sous une forme classique récitatif + aria, avec des airs de structure traditionnelle A-B-A qui ont des allures de quatuors. Mais le traitement du texte, poème torturé sur les affres de l’amour, cher aux auteurs de cette époque, rappelle les madrigaux italiens. La plus grande partie du texte est proclamée en récitatif : le premier, orchestré, illustre les violences d’une tempête et ses effets dévastateurs sur mer comme sur terre. L’air qui suit, sans surenchère d’effectif instrumental, laisse entendre le mugissement du vent déchaîné, les coups de tonnerre et le tumulte des flots. Le second récitatif introduit l’argument du parallélisme entre la tempête réelle et celle de l’âme, engendrée par l’amour : de caractère plus intimiste, il est accompagné par la basse seule. Le dernier air est comme une invocation à l’apaisement de la tempête, la mise en musique laisse percevoir cette imploration tout en figurant un orage qui s’achève : gouttes pesantes, derniers coups de vents, houle résiduelle ; l’arc en ciel entrevu ne parvient pas vraiment à effacer l’idée d’un déchaînement prochain.
Une sombre nuée obscurcit soudainement
le ciel Il tonne, les éclairs fusent, le vent
siffle, l’éther s’assombrit, et la mer se déchaîne. Une tempête si sauvage avive le tourment
maléfique de l’âme ; Par pitié pour mon martyre que l’arc
de tes sourcils soit toujours, ma mie, l’arc en ciel de la paix. |
Laudate pueri Dominum - psaume 112.
Ce motet pour soprano solo avec chœur, achevé en 1707 à Rome, reprend les éléments d’une version pour solistes que G.-F. Haendel avait composé à Hambourg l’année précédente, en y apportant une écriture concertante dont la virtuosité est d’influence italienne.
1. Laudate pueri [soprano solo, choeur & orchestre]
Laudate pueri Dominum, laudate nomen Domini.
Louez, enfants de Dieu, louez le nom du Seigneur.
2. Sit nomen domini [soprano solo, hautbois & basse continue]
Sit nomen Domini, sit benedictum, ex hoc nunc et usque in saeculum.
Béni soit le nom du Seigneur, dès maintenant et à jamais.
3. A solis ortu [soprano solo, choeur & orchestre]
A solis ortu usque ad occasum laudabile nomen Domini.
Du levant du soleil jusqu'à son couchant, le nom du Seigneur doit être loué.
4. Excelsus super omnes [soprano solo & orchestre]
Excelsus super omnes gentes Dominus, et super cœlos gloria ejus.
Le Seigneur est élevé par dessus tous les peuples, sa gloire est au dessus des cieux.
5. Quis sicut Dominus [soprano solo, choeur & orchestre]
Quis sicut Dominus, Deus noster,
qui in altis habitat et humilia respicit in cœlo et in terra.
Qui est, comme le Seigneur notre Dieu, dans les cieux et sur la terre ?
lui qui siège dans les hauteurs et s’abaisse pour regarder.
6. Suscitans a terra [soprano solo & basse continue]
Suscitans a terra in opem et de stercore erigens pauperem.
Ut colocet eum cum principibus populi sui.
Qui relève de la poussière le pauvre, fait se redresser du fumier l’indigent,
pour le faire asseoir avec les princes de son peuple ?
7. Qui habitare facit [soprano solo & cordes]
Qui habitare facit sterilem in domo matrem filiorum laetantem
Qui fait habiter en sa maison la femme stérile, mère de nombreux enfants ?
8. Gloria patri [soprano solo, choeur & orchestre]
Gloria Patri, gloria Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio,
et nunc et semper, et in saecula saeculorum, amen.
Gloire au père, au Fils et au Saint Esprit, ainsi en est-il, maintenant
et toujours,
et pour des siècles & des siècles, amen.
Franz
Schubert |
Né à Vienne il y a juste deux siècles, il y meurt en 1828. Il fait heureusement preuve très tôt de son attirance pour la musique et la composition. Engagé en 1818 comme maître de musique par la famille du comte Esterházy, il séjourne à Zseliz en Hongrie, rencontre le baryton Michael Vogl qui lui obtient la commande d’un opéra pour la cour. A partir de 1823, il ne connaît plus de succès au théâtre, mais il compose un grand nombre de quatuors, de sonates ou autres pièces pour piano. Sans compter une production impressionnante de lieder, mais aussi d’œuvres chorales, sacrées ou non. A l’instar de Mozart, il n’est pas d’une foi très orthodoxe et ce qu’il compose pour les offices ne fait pas preuve de la même originalité que ses œuvres profanes. |
La messe en Sol majeur (messe n°2 - D167)
C’est sans doute une commande paroissiale, que Franz Schubert écrit alors qu’il travaille sur le dernier mouvement de sa deuxième symphonie, il consacre une semaine à sa composition ! C’est une messe brève, destinée à l’ordinaire plutôt qu’à un événement particulier. La majeure partie du texte est confiée au chœur, dans la plus grande simplicité. Albert Einstein disait de cette œuvre qu’elle était une messe de campagne.
L’œuvre a été remaniée deux fois par son frère Ferdinand, sans doute du vivant de Franz, pour y ajouter successivement des trompettes et des timbales, puis des hautbois et des bassons. Elle a été éditée à Prague sous le nom de Robert Führer en 1846, mais Ferdinand confondit le plagiaire en 1847.
1. Kyrie [choeur & soprano solo]
2. Gloria [choeur, soprano & baryton solo]
3. Credo [choeur]
4. Sanctus [choeur]
5. Benedictus [soprano, ténor & baryton solo - choeur]
6. Agnus Dei [soprano & baryton solo - choeur]
Musichoral de Grenoble. Créé en 1979 par Amédée Palomarès, ce choeur mixte a compté de quarante à soixante chanteurs amateurs. Depuis, chaque année, le Musichoral propose aux grenoblois une ou deux grandes oeuvres du répertoire classique, comme la Messe du Couronnement de Wolfgang Amadeus Mozart, la Messe Sainte-Cécile de Charles Gounod ou la Missa di Gloria de Giacomo Puccini. Le choeur fait également découvrir des oeuvres moins connues tel le Stabat Mater de Peter Cornelius, qui obtint un vif succès à Bruxelles en 1993, des oeuvres de Francis Poulenc, une création de Gérald Scordialo, Antigone. Des concerts à Innsbruck, Essen, Modène, Bruxelles ont été des temps forts de la vie du Musichoral. Après Thierry Alexandre et Jérôme Lescuyer qui ont succédé à Amédée Palomarès, Jean Ménissier assure la direction artistique de l’ensemble.
Jean Ménissier. Bien qu’ayant fait des études de musique au Conservatoire de Grenoble puis de Mulhouse en classe de violoncelle, il n’est pas devenu musicien professionnel, mais se consacre depuis plus de dix ans à une pratique amateur, mais intense, de la musique, notamment par le chant. Il fait partie de nombreux choeurs, ensembles vocaux ou ensembles de solistes qui abordent des répertoires allant de la polyphonie française de la Renaissance au contemporain. Il se produit en soliste avec différents choeurs, orchestres ou pianistes de la région grenobloise, dans des styles variés (C. Monteverdi, G.-F. Haendel, J. Haydn, W.-A. Mozart, mais aussi F. Schubert, C. Gounod, C. Franck, C. Saint-Saëns, M. Ravel, ou encore Franck Martin et Franck Royon Le Mée). Cette année il a chanté Pilate dans la Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach avec l’ensemble vocal Stravaganza (direction Yves Rassendren)... Il a également dirigé l’ensemble vocal l’Istesso Tempo dans des concerts de motets baroques à Genève et Grenoble, prêté son concours à la mise en musique du Bourgeois Gentilhomme (mise en scène de Jean-Vincent Brisa), ou enregistré une création (les Plaideurs de Félicien Wolf), ... Il a pris cette année la tête du Musichoral de Grenoble, pour faire progresser cette formation grâce à son expérience...
Valérie Diéval. Elle commence ses études musicales au Conservatoire de Montbéliard en classe de violon, piano, écriture et chant et obtient son diplôme de piano en 1982, ainsi qu’un premier prix de solfège. Elle poursuit au Conservatoire de Strasbourg des études d’harmonie, analyse, accompagnement et art lyrique et obtient une 3e médaille de piano. Elle vient au Conservatoire de Grenoble pour travailler le chant où elle obtient son diplôme mention très bien en 1994. Parallèlement, elle enseigne le solfège, le violon et le piano dans la région de Strasbourg, puis de Grenoble. Elle dirige également la chorale Belledonne et fait partie depuis 1996 du renfort professionnel des choeurs de solistes de Bernard Tétu. Elle se produit fréquemment en soliste dans la région grenobloise dans un répertoire allant de G.-F. Haendel ou J. Haydn à F. Schubert, C. Gounod, C. Franck, L. Delibes ou C. Saint-Saëns, avec une prédilection pour W.-A. Mozart.
1. Kyrie : confié principalement au chœur, ce numéro, emprunt d’une grande douceur, est assez classique à part quelques phrases d’orchestre.
2. Gloria : débute par un chœur un peu pompeux et reprend le thème du Kyrie.
3. Credo : considéré comme la partie la plus inspirée de cette messe, avec un chœur homophonique ; le texte est donc traité verticalement aux quatre voix, ce qui renforce bien l’idée de la foi partagée. Le figuralisme se retrouve dans les dynamiques, avec un début de credo dans une nuance piano, plus convaincante que toute autre, un forte pour la dramatique du crucifixus, un renforcement pour le resurexit victorieux, et retour à la nuance piano pour confirmer la force de la croyance. L’orchestre ajoute à cette dynamique un battement rythmique approprié, les parties hautes resserrant le mouvement avec la force du texte, la basse scandant obstinément les parties apaisées.
4. Sanctus : l’introduction a des airs d’ouverture à la française assez solennelle et le Hosanna final est traité en fugato très conventionnel.
5. Benedictus : grand canon pour soprano, ténor & basse sur un thème aux allures mozartiennes. La fin du mouvement est une reprise de la fugue du Hosanna par le chœur.
6. Agnus Dei : cette messe s’achève dans un climat paisible, aux accents pastoraux, dans un style italianisant.
Kyrie eleison ! Gloria in excelsis Deo. |
Seigneur, aie pitié ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux. |
Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, Sanctus, sanctus, sanctus Dominus Deus
Sabaoth ! Benedictus, qui venit in nomine Domini, Agnus Dei qui tollis peccata mundi, miserere
nobis, |
Je crois en un seul Dieu, le père tout
puissant, Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu
des armées ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur
! Agneau de Dieu qui enlève les péchés du
monde, aie pitié de nous, |
Roland de Lassus - Tristis est anima mea
Tristis est anima mea usque ad mortem, sustine te hic, et vigilate mecum nunc videbitis turbam quae circumdabit me vos fugam capietis, et ego vadam immolari pro vobis. |
Mon âme est triste jusqu'à la mort, demeurez ici, et veillez avec moi, vous verrez une foule m’entourer et vous prendrez la fuite, et moi j’irai subir l’immolation pour vous. |
Georg Friedrich Händel - Laudate Pueri Dominum
Laudate pueri Dominum, laudate nomen Domini. Sit nomen Domini, sit benedictum, ex hoc nunc et usque in saeculum. A solis ortu usque ad occasum laudabile nomen Domini. Excelsus super omnes gentes Dominus, et super cœlos gloria ejus. Quis sicut Dominus, Deus noster, Suscitans a terra in opem et de stercore erigens pauperem. Qui habitare facit sterilem in domo matrem filiorum laetantem Gloria Patri, gloria Filio et Spiritui Sancto |
Louez, enfants de Dieu, louez le nom du Seigneur. Béni soit le nom du Seigneur, dès maintenant et à jamais. Du levant du soleil jusqu'à son couchant, le nom du Seigneur doit être loué. Le Seigneur est élevé par dessus tous les peuples, sa gloire est au dessus des cieux. Qui est, comme le Seigneur notre Dieu, dans les cieux et sur la terre ?
Qui relève de la poussière le pauvre, fait se redresser du fumier l’indigent,
Qui fait habiter en sa maison la femme stérile, mère de nombreux enfants ? Gloire au père, au Fils et au Saint Esprit |
Franz Schubert - Messe en Sol M
Kyrie eleison ! Gloria in excelsis Deo. |
Seigneur, aie pitié ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux. |
Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, Sanctus, sanctus, sanctus Dominus Deus
Sabaoth ! Benedictus, qui venit in nomine Domini, Agnus Dei qui tollis peccata mundi, miserere
nobis, |
Je crois en un seul Dieu, le père tout
puissant, Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu
des armées ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur
! Agneau de Dieu qui enlève les péchés du
monde, aie pitié de nous, |
Une sombre et soudaine nuée couvre d’un coup le ciel
et une noire tempête répand un voile de ténèbres devant la face du soleil
les flots troublés se fâchent et le Dieu au trident (Poseïdon)
ouvre des gouffres écumants à travers l’onde pour engloutir les voiles.
D’un élan cruel, les grandes ailes rapides agitent un air ennemi,
et parmi les prés ensoleillés tombent et les rameaux et les fleurs disséminés ;
les éclairs rusés blessent les présents qui foisonnent
dans les champs fertiles de juin,
et le tonnerre soudain ajoute à la frayeur avec son son trépidant.
Il tonne, les éclairs fusent, le vent siffle,
et l’éther s’assombrit, et s’agite la mer.
Et la terreur mauvaise conspire avec un châtiment barbare
pour faire du mal.
L’âme se met à redouter une si sauvage tempête
de son tourment maléfique,
mais, pauvre de moi, je pleure tant et tant les calmes perdus
et je me plains quand je reconnais dans la tempête
le visage de mon aimée, qui est pareil au ciel ;
il répand autour de moi les ombres troubles
d’angoisses hautaines et tyranniques
ses regards sont des éclairs tantôt fugitifs tantôt lents
et ses paroles hautaines sont des foudres effrayantes
à cause desquelles mes esprits déjà troublés
errent parmi des horreurs aveugles.
Par pitié pour mon martyre
que l’arc de tes sourcils soit toujours, mon bien, l’arc en ciel de la paix.
Car si, irrité, tu le détourne de moi,
sans refuge dans le péril, ma vie est trop éphémère.
Jean Ménissier. Bien qu’ayant fait des études de musique au Conservatoire de Grenoble puis de Mulhouse en classe de violoncelle, il n’est pas devenu musicien professionnel, mais se consacre depuis plus de dix ans à une pratique amateur, mais intense, de la musique, notamment par le chant. Il fait partie de nombreux choeurs, ensembles vocaux ou ensembles de solistes qui abordent des répertoires allant de la polyphonie française de la Renaissance au contemporain. Il se produit en soliste avec différents choeurs, orchestres ou pianistes de la région grenobloise, dans des styles variés (C. Monteverdi, G.-F. Haendel, J. Haydn, W.-A. Mozart, mais aussi F. Schubert, C. Gounod, C. Franck, C. Saint-Saëns, M. Ravel, ou encore Franck Martin et Franck Royon Le Mée). Cette année il a chanté Pilate dans la Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach avec l’ensemble vocal Stravaganza (direction Yves Rassendren)... Il a également dirigé l’ensemble vocal l’Istesso Tempo dans des concerts de motets baroques à Genève et Grenoble, prêté son concours à la mise en musique du Bourgeois Gentilhomme (mise en scène de Jean-Vincent Brisa), ou enregistré une création (les Plaideurs de Félicien Wolf), ... Il a pris cette année la tête du Musichoral de Grenoble, pour faire progresser cette formation grâce à son expérience...
Valérie Diéval. Elle commence ses études musicales au Conservatoire de Montbéliard en classe de violon, piano, écriture et chant et obtient son diplôme de piano en 1982, ainsi qu’un premier prix de solfège. Elle poursuit au Conservatoire de Strasbourg des études d’harmonie, analyse, accompagnement et art lyrique et obtient une 3e médaille de piano. Elle vient au Conservatoire de Grenoble pour travailler le chant où elle obtient son diplôme mention très bien en 1994. Parallèlement, elle enseigne le solfège, le violon et le piano dans la région de Strasbourg, puis de Grenoble. Elle dirige également la chorale Belledonne et fait partie depuis 1996 du renfort professionnel des choeurs de solistes de Bernard Tétu. Elle se produit fréquemment en soliste dans la région grenobloise dans un répertoire allant de G.-F. Haendel ou J. Haydn à F. Schubert, C. Gounod, C. Franck, L. Delibes ou C. Saint-Saëns, avec une prédilection pour W.-A. Mozart.
Musichoral de Grenoble. Créé en 1979 par Amédée Palomarès, ce choeur mixte a compté de quarante à soixante chanteurs amateurs. Depuis, chaque année, le Musichoral propose aux grenoblois une ou deux grandes oeuvres du répertoire classique, comme la Messe du Couronnement de Wolfgang Amadeus Mozart, la Messe Sainte-Cécile de Charles Gounod ou la Missa di Gloria de Giacomo Puccini. Le choeur fait également découvrir des oeuvres moins connues tel le Stabat Mater de Peter Cornelius, qui obtint un vif succès à Bruxelles en 1993, des oeuvres de Francis Poulenc, une création de Gérald Scordialo, Antigone. Des concerts à Innsbruck, Essen, Modène, Bruxelles ont été des temps forts de la vie du Musichoral. Après Thierry Alexandre et Jérôme Lescuyer qui ont succédé à Amédée Palomarès, Jean Ménissier assure la direction artistique de l’ensemble.