Le MUSICHORAL DE GRENOBLE
et l’ensemble de solistes
NOTE DOLCI

CONCERTS des 6 &7 février 2002
Eglise de Villard-de-Lans
Centre œcuménique de Roche-Béranger

Johann KUHNAU

Tristis est anima mea [chœur SSATB]

Dietrich BUXTEHUDE

Messe brève [soli SSATB]

Paolo LORENZANI

Litanies à quatre voix [chœur SATB]

François COUPERIN

Elévation [soli SB]

Marc-Antoine CHARPENTIER

Psaume 126 – Nisi Dominus [soli SSTB]

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Henry PURCELL

Psaume 63 [soli SSTB]

Antonio CALDARA

Messe en sol [chœur SATB]

Dietrich BUXTEHUDE

Psaume 95 - Cantate Domino [soli SSB]

Georg Philipp TELEMANN

Halt was du hast [double chœur SATB]

 

Certains affirment que l’âge baroque se définit par le fait qu’il succède à la polyphonie de la Renaissance et précède l’ère classique ; mais rien n’est aussi net, et les styles artistiques connaissent des allers-retours dans le temps ou cohabitent dans l’œuvre d’un même compositeur. La période baroque qui se déroule de 1600 à 1750, connaît bien sûr des environnements politiques, religieux et sociaux divers voire contrastés selon les lieux et les dates ! Que dire des hommes qui composent ?

Certes, toutes les œuvres que nous vous proposons ce soir appartiennent au genre de la musique sacrée, mais leurs auteurs ne sont pas habités par la même foi ; au delà de la Réforme, ils vivent un rapport à la religion qui diffère forcément. En tant qu’hommes, ils évoluent dans des milieux divers, fréquentent des cours ou des ordres religieux, sont conservateurs ou non, s’ouvrent ou ne s’ouvrent pas aux autres musiques.

Force est de constater toutefois qu’ils s’enrichissent mutuellement et s’influencent les uns les autres à travers le temps et l’espace avec une force et une créativité à faire pâlir de jalousie notre époque si riche en outils de communication.

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Johann KUHNAU

1660 (Saxe) – 1722 (Leipzig)

A dix ans, Johan Kuhnau est envoyé à Dresde pour étudier la musique, mais l’épidémie de peste le contraint à quitter cette ville et c’est à Leipzig qu’il poursuivra des études de droit et de musique. Il devient cantor de la Thomaskirche de cette ville, précédant à ce poste Jean-Sébastien Bach.

Tout au long de sa vie, il défend la musique allemande contre l’influence italienne, tout comme il défend la Réforme luthérienne contre la domination catholique, au point d’écrire un ouvrage satirique le Charlatan musical où il fustige les musiciens allemands qui tentent d’imiter le style italien…

Sa conception de la musique (teintée de jalousie envers son cadet ?) l’amène donc à s’opposer à Georg Philipp Telemann qui crée le Collegium musicum en 1701 et prend le dessus dans l’exécution de la musique à Leipzig.

Tristis est anima mea [chœur à cinq voix]

Tristis est anima mea usque ad mortem,

sustine te hic, et vigilate mecum

nunc videbitis turbam quae circumdabit me

vos fugam capietis,

et ego vadam immolari pro vobis.

Mon âme est triste jusqu'à la mort,

demeurez ici, et veillez avec moi,

vous verrez une foule m’entourer

et vous prendrez la fuite,

et moi j’irai subir l’immolation pour vous.

 

Dietrich BUXTEHUDE

1637 (Bad Oldesloe, Holstein) – 1707 (Lübeck)

On ne sait pas trop si Dietrich Buxtehude est d’origine allemande ou danoise, mais il est avéré qu’il fit ses études de musique à Elseneur où dès l’âge de vingt ans il est titulaire des orgues de la Marienkirche, puis de celles de Lübeck.

En 1705, Jean-Sébastien Bach fera à pied le chemin depuis Arnstadt pour écouter le maître à l’un des concerts du soir dont Dietrich Buxtehude a inventé le concept.

On considère que ce compositeur est essentiel dans l’histoire de la musique religieuse, entre Schütz et Bach, du concert spirituel à la cantate…

 

Messe brève [quintette de solistes]

Kyrie eleison,
Christe eleison,
Kyrie eleison.

Seigneur, aie pitié,
Christ, aie pitié,
Seigneur, aie pitié.

Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Laudamus te, benedicimus te,
Adoramus te, glorificamus te.
Gratias agimus tibi
Propter magnam gloriam tuam.
Domine Deus, Rex cœlestis,
Deus Pater omnipotens.
Domine Fili unigenite, Jesu Christe,
Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris.
Qui tollis peccata mundi, miserere nobis,
Suscipe de precationem nostram.
Qui sedes ad dexteram Patris, miserere nobis.
Quoniam tu solus Sanctus, tu solus Dominus,
Tu solus Altissimus, Jesu Christe.
Cum Sancto Spiritu, in gloria Dei Patris.

Amen.

Gloire à Dieu au plus haut des cieux.
Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Nous te louons. Nous te bénissons.
Nous t’adorons. Nous te glorifions.
Nous te rendons grâce pour ton immense gloire.
Seigneur Dieu, Roi des cieux,
Dieu le Père tout puissant.
Seigneur, Fils unique de Dieu, Jésus Christ.
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père.
Toi qui enlève les péchés du monde, aie pitié de nous.
Toi qui enlève les péchés du monde,
reçois notre prière.
Toi qui es assis à la droite du père, aie pitié de nous.
Car toi seul est Saint, toi seul est Seigneur,
Toi seul est le Très-Haut, Jésus Christ.
Avec le Saint-Esprit dans la gloire de Dieu le Père.

Ainsi soit-il.

 

Paolo LORENZANI

1640 (Rome) – 1713 (Rome)

Paolo Lorenzani est tout d’abord enfant de chœur à la cappella Giulia. En 1675, il est nommé maître de chapelle de la Chiesa del Gesù puis occupe le même poste à la cathédrale de Messine. Remarqué par le duc de Vivonne, il est emmené en France lors du retrait des troupes de 1678, présenté au roi Louis XIV, et nommé directeur de la musique de l’infante Marie-Thérèse d’Espagne. Il travaille à la cour avec De Lalande, mais échoue au concours de recrutement des sous-maîtres de la Chapelle royale (à l’instar de Charpentier et Desmarest !).

La mort de Marie-Thérèse l’oblige à quitter la cour et il entre chez les Théatins. Il produit beaucoup de motets qui connaissent de grands succès, mais sa carrière est toujours entravée par les compositeurs français. Il revient à Rome en 1694, où il tient le poste de maître de musique de la cappella Giulia jusqu’à sa mort…

 

 

Litanies à quatre voix [grand chœur et petit chœur à quatre voix]

Kyrie eleison,

Christe eleison,

Kyrie eleison,

Christe, audi nos,

Christe, exaudi nos.

Pater de caelis Deus, miserere nobis.

Fili redemptor mundi Deus,

miserere nobis.

Spiritus sancte Deus, miserere nobis.

Sancta Trinitas, unus Deus, miserere nobis.

Seigneur, ayez pitié de nous,

Christ, ayez pitié de nous,

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus Christ, écoutez-nous,

Jésus Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes aux Cieux, ayez pitié de nous.

Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu,

ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes aux Cieux, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sancta Maria, ora pro nobis.

Sancta Dei Genitrix, ora pro nobis.

Sancta Virgo Virginum, ora pro nobis.

Mater Christi, Mater divinae gratiae, ora pro nobis.

Mater purissima, Mater castissima, ora pro nobis.

Mater inviolata, Mater intemerata, ora pro nobis.

Mater amabilis, Mater admirabilis, ora pro nobis.

Mater Creatoris, Mater Salvatoris, ora pro nobis.

Virgo prudentissima, Virgo veneranda,

Virgo praedicanda, ora pro nobis.

Virgo potens, Virgo clemens,

Virgo fidelis, ora pro nobis.

Speculum justitiae, Sedes sapientiae,

Causa nostrae laetitiae, ora pro nobis.

Vas spirituale, vas honorabile, ora pro nobis.

Vas insigne devotionis, ora pro nobis.

Rosa mistica, Turris Davidica,

Turris eburmea, ora pro nobis.

Domus aurea, Faederis arca,

Janua caeli, ora pro nobis.

Stella matutina, Salus infirmorum,

Refugium peccatorum, ora pro nobis.

Consolatrix afflictorum ora pro nobis.

Auxilium christianorum, Regina angelorum,

Regina patriarcharum, ora pro nobis.

Regina prophaetarum, ora pro nobis.

Regina apostolorum, Regina martirum, ora pro nobis.

Regina confessorum, Regina virginum,

Regina sanctorum omnium, ora pro nobis.

Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

Sainte Vierge des Vierges, priez pour nous.

Mère du Christ, Mère de la grâce divine, priez pour nous.

Mère très pure, Mère très chaste, priez pour nous.

Mère toujours vierge, Mère sans tâche, priez pour nous.

Mère aimable, Mère admirable, priez pour nous.

Mère du Créateur, Mère du Sauveur, priez pour nous.

Vierge très prudente, Vierge vénérable,

Vierge digne de louanges, priez pour nous.

Vierge puissante, vierge clémente,

Vierge fidèle, priez pour nous.

Miroir de justice, Trône de la Sagesse,

Cause de notre joie, priez pour nous.

Vase spirituel, Vase d’honneur, priez pour nous.

Vase insigne de dévotion, priez pour nous.

Rose mystique, Tour de David,

Tour d’ivoire, priez pour nous.

Maison d’or, Arche d’Alliance,

Porte du ciel, priez pour nous.

Etoile du matin, Salut des infirmes,

Refuge des pécheurs, priez pour nous.

Consolatrice des affligés, priez pour nous.

Secours de Chrétiens, Reine des Anges,

Reine des patriarches, priez pour nous.

Reine des prophètes, priez pour nous.

Reine des apôtres, Reine des martyrs, priez pour nous.

Reine des confesseurs, Reine des Vierges,

Reine de tous les autres saints, priez pour nous.

Agnus Dei qui tollis peccata mundi,

parce nobis Domine.

Agnus Dei qui tollis peccata mundi,

exaudi nos Domine.

Agnus Dei qui tollis peccata mundi,

miserere nobis.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

ayez pitié de nous.

 

 

 

 

 

 

 

François COUPERIN

1668 (Paris) – 1733 (Paris)

Fils de l’organiste de Saint-Gervais de Paris, il prend très tôt la suite de son père, avant d’être nommé aux charges de musicien de la cour de Louis XIV. Il parvient à réunir dans ses oeuvres les influences italiennes et le goût français ; De plus, sa pédagogie de l’orgue et du clavecin font référence, si bien que Jean-Sébastien Bach ne l’a pas ignorée.

Sa musique vocale est surtout composée de pièces pour effectifs réduits, souvent sur des textes originaux assez précieux…

Elévation [duo de solistes]

O misterium ineffabile

O charitatis sacramentum adorabile

in quo Christi caro viva

dilectos cibat convivos quos pretioso

redemit sanguine.

O bonitatis prodigium

O pietatis miraculum

Hic est panis vita vitae,

Hic est cibus animae.

Ibi caro ibi sanguis

confert semen gratiae

donat pignus gloriae

O amor, O pietas

O epularum jucunditas

O convivarum felicitas.

Ô mystère ineffable

Ô sacrement adorable de l’amour divin

dans lequel la chair vivante du Christ

nourrit les convives chéris qu’il a racheté

par son sang précieux,

Ô prodige de bonté

Ô miracle de foi

Voici le pain de la vie,

Voici la nourriture de l’âme.

Voici la chair, voici le sang

qui apportent la semence de la grâce

et donnent la promesse de la gloire.

Ô amour, Ô foi

Ô charme du festin

Ô joie des convives.

 

 

 

 

Marc-Antoine CHARPENTIER

1643 (Paris) – 1704 (Paris)

La seule chose dont on soit à peu près sûr, c’est que vers vingt ans Marc-Antoine Charpentier séjourna à Rome, pour y apprendre la musique dans l’entourage de Carissimi, et qu’il fréquenta beaucoup le milieu des musiciens italiens à son retour en France, où il fut nommé directeur de la musique du dauphin.

Mais il fut évincé de la cour et trouva consolation chez les Guise, puis enseigna la musique au futur duc d’Orléans. Il finit maître de musique de la Sainte-Chapelle.

Psaume 126 [quatuor de solistes]

Nisi Dominus aedificaverit domum

in vanum laboraverunt qui aedificant eam.

Nisi Dominus custodierit urbem,

frustra vigilat qui custodit eam.

Vanum est vobis ante lucem surgere

surgite postquam sederitis

qui manducatis panem doloris.

Cum dederit dilectis suis somnum ;

ecce hereditas Domini, filii : merces, fructus ventris.

Sicut sagittae in manu potentis,

ita filii excussorum.

Beatus vir qui implevit desiderium

sum ex ipsis : non confondetur

cum loquetur inimicis

suis in porta.

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio, et nunc et semper,

Et in saecula saeculorum,

Amen.

Si ce n’est le Seigneur qui bâtit la maison,

en vain travailleront les maçons.

Si ce n’est le Seigneur qui garde la cité,

en vain la garde veille.

En vain vous vous levez avant l’aube

en vain vous vous couchez tard,

mangeant le pain des douleurs.

Il comble ses amis dans leur sommeil; voyez : l’héritage du Seigneur, ce sont ses fils, sa récompense, le fruit des entrailles.

Telles des flèches dans la main d’un guerrier,

tels sont les fils engendrés dans la jeunesse.

Heureux l’homme qui remplit de telles flèches son carquois : Il n’en sera pas confondu quand il défendra sa cause contre ses ennemis aux portes de la ville.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.

Comme il était au commencement ; maintenant et à jamais dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

 

Henry PURCELL

1659 (Londres) – 1695 (Londres)

Issu d’une famille de musiciens de cour, Henry Purcell a d’abord la charge de l’entretien des instruments, notamment les orgues. Il finit par succéder à Blow aux orgues de Westminster et il collabore avec le poète Priest pour écrire ses grandes œuvres de musique profane.

Sous le règne de Charles II, la musique anglaise s’enrichit d’une influence française, puis italienne, qui se perçoit particulièrement dans les œuvres de Purcell, comme dans la pièce que nous vous proposons, qui relève de la forme verse anthem (dialogue de parties solistes et chorales).

Psaume 63 – mis en poésie par John Patrick (1679) [quatuor de solistes]

Early, O Lord, my fainting soul Thy mercy does implore,

No traveller in desert lands can thirst for water more.

Très tôt, Seigneur, mon âme défaillante implore instamment ton pardon

Aucun voyageur dans le désert ne manque d’eau plus cruellement.

I long to appear as I was wont, within Thy holy place,

Thy power and glory to behold, and to partake Thy grace.

Je désire ardemment trouver ma place en ton lieu saint,

Contempler ton pouvoir et ta gloire, et partager ta grâce.

For life itself, without Thy love, no relish can afford;

No other joys can equal this, to serve and praise the Lord.

I’ll therefore make my prayers to thee, and bless thee whilst I live;

This, like the choicest dainties, will both food and pleasure give,

Car la vie elle-même, sans ton amour, ne procure aucun plaisir ;

Rien n’égale la joie de servir et prier le Seigneur.

Je vais donc lui adresser mes prières et le bénir tant que je vivrai ;

Et cela me nourrira et me réjouira, comme la friandise la plus succulente.

When others sleep, my wakeful thoughts present thee to my mind;

And in the night I think how good My God has been and kind.

Since thou alone hast been my help, to thee alone I fly;

And on thy watchful providence with cheerfulness rely.

Quand les autres dorment, mes pensées, vigilantes, sont tournées vers toi ;

Et la nuit je me dis combien mon Dieu a été bon et bienveillant.

Puisque toi seul as été mon secours, c’est vers toi que je vole ;

Et me confie avec gaieté en ta prévoyance attentive.

Dangers, whilst thou art near to me, do threaten me in vain;

When I keep close to God, his care and power will me sustain.

Les dangers me menacent en vain puisque tu es avec moi ;

En restant près de Dieu, son attention et sa force me soutiennent.

Antonio CALDARA

1670 (Venise) – 1736 (Vienne)

Fils de violoniste, il fait ses débuts dans les chœurs de la basilique Saint-Marc de Venise, mais il étudie aussi la viole, le violoncelle et le clavecin…

Il est maître de Chapelle à Mantoue, se rend à Barcelone pour représenter les opéras italiens à la cour de Charles III, revient à Rome, puis est nommé en 1716 à la cour de Charles IV à Vienne où il restera jusqu’à sa mort…

Messe en sol [grand chœur et petit chœur à quatre voix]

Kyrie eleison,
Christe eleison,
Kyrie eleison.

Seigneur, aie pitié,
Christ, aie pitié,
Seigneur, aie pitié.

Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Laudamus te, benedicimus te,
Adoramus te, glorificamus te.
Gratias agimus tibi
Propter magnam gloriam tuam.
Domine Deus, Rex cœlestis,
Deus Pater omnipotens.
Domine Fili unigenite, Jesu Christe,
Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris.
Qui tollis peccata mundi, miserere nobis,
Suscipe de precationem nostram.
Qui sedes ad dexteram Patris,
miserere nobis.
Quoniam tu solus Sanctus, tu solus Dominus,
Tu solus Altissimus, Jesu Christe.
Cum Sancto Spiritu,
in gloria Dei Patris.

Gloire à Dieu au plus haut des cieux.
Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Nous te louons. Nous te bénissons.
Nous t’adorons. Nous te glorifions.
Nous te rendons grâce
pour ton immense gloire.
Seigneur Dieu, Roi des cieux,
Dieu le Père tout puissant.
Seigneur, Fils unique de Dieu, Jésus Christ.
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père.
Toi qui enlève les péchés du monde, aie pitié de nous, reçois notre prière.
Toi qui es assis à la droite du père,
aie pitié de nous.
Car toi seul est Saint, toi seul est Seigneur,
Toi seul est le Très Haut, Jésus Christ.
Avec le Saint-Esprit
dans la gloire de Dieu le Père.

Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem,
factorem cœli et terræ,
visibilium omnium, et invisibilium.
Et in unum Dominum, Jesum Christum,
Filium Dei unigenitum.
et ex Patre natum ante omnia sæcula.
Deum de Deo, lumen de lumine,
Deum verum de Deo vero.
Genitum non factum, consubstantialem Patri:
per quem omnia facta sunt.
Qui propter nos homines,
et propter nostram salutem descendit de cœlis.
Et incarnatus est de Spiritu Sancto,
ex Maria virgine : et homo factus est.
Crucifixus etiam pronobis, sub Pontio Pilato passus et sepultus est.
Et resurrexit tertia die, secumdum scripturas
et ascendit in cœlum.
Sedet ad dexteram Patris
et iterum venturus est cum gloria,
judicare vivos et mortuos,
cujus regni non erit finis.
Et in Spiritum Sanctum, qui ex Patre Filioque procedit, qui cum Patre et Filio simul
adoratur et conglorificatur,
qui locutus est per prophetas.
Et unam sanctam catholicam
et apostolicam ecclesiam.
Confiteor unum baptisma
in remissionem peccatorum.
Et expecto resurrectionem mortuorum,
et vitam venturi sæculi.
Amen.

Je crois en un seul Dieu, le père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre,
de tout l'univers visible et invisible.
Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
Fils unique de Dieu,
né du Père avant tous les siècles.
Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière,
vrai Dieu né du vrai Dieu.
Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père :
par qui tout a été fait.
Qui pour nous autres les hommes,
et pour notre salut, est descendu du ciel.
Et qui s'est incarné par l'opération du Saint-Esprit,
dans le sein de la Vierge Marie et s'est fait homme.
Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
et a été mis au tombeau.
Il est ressuscité le troisième jour suivant les écritures et il est monté au ciel.
Il est assis à la droite du Père,
et il reviendra dans sa gloire,
pour juger les vivants et les morts,
et son règne n'aura pas de fin.
Et au Saint-Esprit, qui procède du Père et du Fils,
Qui, conjointement au Père et au Fils,
est adoré et glorifié,
qui a parlé par les prophètes.
Et à l'Eglise, une, sainte,
catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême
pour la rémission des péchés.
Et j'attends la résurrection des morts,
et la vie des siècles à venir.
Ainsi soit-il.

Sanctus, sanctus, sanctus
Dominus Deus Sabaoth !
Pleni sunt cœli et terra, gloria tua !
Hosanna in excelsis !

Saint, saint, saint est le Seigneur
Dieu des armées !
Les cieux et la terre sont remplis de ta gloire !
Hosanna au plus haut des cieux !

Benedictus, qui venit in nomine Domini,
Hosanna in excelsis !

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux !

O salutaris hostia, quae cœli pandis ostium.
Bella premunt hostilia,
da robur, fer auxilium.

O hostie du salut, qui ouvre la porte du ciel.
Sous le poids des guerres meurtrières,
donne-nous ta force, apporte-nous ton aide.

Agnus Dei qui tollis peccata mundi
miserere nobis,
Agnus Dei qui tollis peccata mundi
miserere nobis.
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
dona nobis pacem.

Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde,
aie pitié de nous,
Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde,
aie pitié de nous,
Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde,
donne-nous la paix.

 

 

Dietrich BUXTEHUDE

Psaume 95 - Cantate Domino [trio de solistes]

Cantate Domino canticum novum,

Cantate Domino omnis terra,

Cantate Domino et benedicite nomini ejus,

Annuntiate die in diem salutare ejus,

Annuntiate inter gentes gloriam ejus,

In omnibus populis mirabilia ejus.

Quoniam magnus Dominus
et laudabilis nimis :

Terribilis est super omnes deos.

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio
et nunc et semper,

Et in saecula, saeculorum, Amen.

Chantez pour le Seigneur un cantique nouveau,

Chantez pour lui toute la terre,

Chantez et bénissez-le !

Jour après jour proclamez son salut.

Contez sa gloire aux nations.

A tous les peuples ses prodiges.

Il est grand le Seigneur,
et hautement louable :

Redoutable qu’il est par-dessus tous les dieux.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.

Comme il était au commencement ;
maintenant et à jamais,

Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Georg Philipp TELEMANN

1681 (Magdebourg) – 1767 (Hambourg)

Tout comme Kuhnau, Georg Philipp Telemann se partage entre des études de droit et un travail musical commencé très jeune au violon, à la flûte, à la cithare, et en composition… Au cours de ses études (à Hanovre, Brunswick ou Leipzig), il découvre les musiques françaises et italiennes, surtout au travers de Corelli et Caldara. Il s’attire la jalousie de Kuhnau, de vingt ans son aîné, par sa grande popularité dans le milieu universitaire et musical de Leipzig…

Sa longévité lui permet d’être le compositeur le plus prolifique de l’histoire de la musique avec 1 500 cantates, 46 passions, des oratorios, messes, motets, sans compter les œuvres profanes et les pièces instrumentales !

Halt was du hast [double chœur à quatre voix]

Extraits de la Bible, Livre de l’apocalypse (Dieu à Jean, lettres aux différentes églises)

3 v. 5 Message à Sardes

…cependant à Sardes, tu as quelques personnes qui n’ont pas souillé leur vêtement, elles m’accompagneront vêtues de blanc, car elles en sont dignes. Ainsi le vainqueur portera-t-il des vêtements blancs, je n’effacerai pas son nom du livre de vie…

3 v. 10-11 Message à Philadelphie

...parce que tu as gardé la parole de mon endurance, moi aussi je te garderai à l’heure de l’épreuve, celle qui va venir sur l’univers entier pour éprouver les habitants de la terre...

Je viens vite ! Maîtrise ce que tu as pour que personne ne te prenne ta couronne…

Lied de Paul Gerhardt, O du allersüßeste Freude

Halt, halt was du hast daß niemand deine Krone nehme,

Wer überwindet, der soll mit weißen Kleidern angetan werden

und ich werde seinen Namen nicht austilgen aus dem Buch des Lebens.

Tiens, tiens ce que tu as afin que nul ne prennes ta couronne,

Celui qui y parvient sera paré de vêtements blancs,

et je n’effacerai pas son nom du Livre de Vie.

Nur allein daß du mich stärkest und mir kräftig stehest bei

Hilf, mein Helfer, wo du merkest, daß mir Hilfe nötig sei.

Brich des bösen Geistes Sinn, nimm den alten Willen hin,

mach ihn allerdings neue, daß mein Gott sich meiner freue

Sei mein Retter, halt mich eben, wenn ich sinke sei mein Stab.

Wenn ich sterbe, sei mein Leben, wenn ich liege, sei mein Grab.

Wenn ich wieder auf ersteh, ei, so hilf mir, daß ich geh hin,

da du in ewigen Freuden wirst dein Auserwählte weiden.

Puisses-tu seulement me fortifier et m’assister puissamment,

A l’aide, ô mon soutien, là où tu remarques que j’ai vraiment besoin de secours.

Brise l’esprit du Malin, prends mon ancienne volonté,

fais-en une volonté nouvelle, afin que mon Dieu ait en moi sa joie.

Sois mon salut, tiens-moi à flot, lorsque je coule, sois mon soutien.

Quand je mourrai, sois ma vie, quand je serai couché, sois mon tombeau.

Quand je me réveillerai de la mort, oh, viens-moi en aide, afin que j’aille

là où tu feras paître tes élus dans des plaisirs éternels.

Le Musichoral de Grenoble, créé en 1979 par Amédée Palomarès, compte quarante à soixante chanteurs amateurs. Chaque année, le Musichoral propose aux Grenoblois une ou deux grandes œuvres du répertoire classique, comme la Messe du Couronnement de Wolfgang Amadeus Mozart, la Messe Sainte-Cécile de Charles Gounod ou la Missa di Gloria de Giacomo Puccini. Il fait également découvrir des œuvres moins connues tel le Stabat Mater de Peter Cornelius, qui obtint un vif succès à Bruxelles en 1993, des œuvres de Francis Poulenc, une création de Gérald Scordialo, Antigone. Des concerts à Innsbruck, Essen, Modène, Bruxelles, Autun ou Vaison-la-Romaine ont été des temps forts de la vie du Musichoral. Après Thierry Alexandre et Jérôme Lescuyer, Jean Ménissier assure la direction artistique de l’ensemble.

Depuis cinq ans, le Musichoral s’efforce de proposer au plus vaste public possible des programmes conséquents alliant l’unité stylistique à la découverte d’œuvres peu souvent données en concert, avec un travail de qualité visant à satisfaire les choristes aussi bien que les auditeurs, et faisant intervenir des instrumentistes professionnels de la région (programme romantique en 1998, classique en 1999, baroque en 2000, Mendelssohn en 2001).

Jean Ménissier, après des études de violoncelle au C.N.R. de Grenoble puis de Mulhouse, se consacre plutôt au chant. Il fait partie ou dirige de nombreux chœurs, ensembles vocaux ou ensembles de solistes qui abordent des répertoires allant de la polyphonie française de la Renaissance au contemporain. Parallèlement, il se produit en soliste avec différents ensembles de la région.

L’ensemble de solistes Note Dolci s’est constitué en 2001 sous l’impulsion d’Isabelle Fesquet, qui dirige par ailleurs le Picolo Coro. L’objectif commun des chanteurs qui le composent est d’aborder un répertoire exigeant, grâce à un travail précis et une recherche d’interprétation fine d’œuvres rarement données en concert, de l’époque renaissance ou baroque. Sa dernière prestation, en septembre 2001, a eu lieu lors du festival de la voix soliste en Vercors, dans un programme baroque français et italien.

Pour ce concert, les solistes seront :

Clémence Tilquin, soprano

Isabelle Fesquet, mezzo-soprano

Brigitte Petit, alto

David Edwards-May, ténor

Jean Ménissier, baryton-basse

Des professeurs de musique de la région, spécialistes et amoureux de musique baroque, accompagneront chœur et solistes :

Albertine Rowlson, orgue

Philippe Badin, violoncelle

Olivier De Stephany, contrebasse