The Prophetess or the history of Dioclesian

une pièce de théâtre mise en musique en 1690

« The Prophetess » est une pièce tardive, une tragicomédie écrite par John FLETCHER et Philip MASSINGER, initialement publiée dans le premier livre de BEAUMONT et FLETCHER en 1647. La pièce a obtenu l'autorisation d'être jouée par Sir Henry HERBERT le 14 mai 1622.

Il se peut que MASSINGER ait revu la pièce originale en 1629 pour une reprise en juillet de cette année. Une source de l'intrigue de la pièce est « L'histoire de CARINUS » de Flavius VOPISCUS (MASSINGER avait déjà traité du règne de DIOCLÉTIEN dans « Le martyre de la Vierge »).

La pièce contient des éléments spectaculaires ; les critiques se sont demandés comment l'entrée de Delphia et Drusilla (Acte II, 3) « sur un trône tiré par des dragons » pouvait avoir été réalisée sur scène. « The Prophetess » fut reprise par Tomas BETTERTON en 1690 avec une adaptation musicale « à la manière d'un opéra » sur une musique de Henry PURCELL ; cette version est parfois connue sous le titre « Dioclesian ». C'est aussi pour Purcell l'occasion de faire éclore un théâtre purement anglais, en concurrence avec l'encombrant compositeur français Louis Gabru (Albion et Albanius de Grabu fut en 1685 la première œuvre chantée entièrement). L'adaptation de BETTERTON et PURCELL fut encore jouée à Dublin en 1735.

Synopsis

L'intrigue offre certainement des informations historiques (certaines très précises, d'autres non) mélangées à des emprunts au folklore, légendes et contes de fées. L'histoire commence en l'an 284 avec le meurtre historique de NUMERIAN par Lucius FLAVIUS APER. Dans la scène d'ouverture l'empereur CHARINUS et sa sœur AURELIA discutent du meurtre de leur frère. Ils décident d'offrir une récompense très généreuse à l'homme qui tuera APER – le nommer co-empereur et lui donner AURELIA en mariage.(ce qui est un élément classique de conte de fée).

À ce moment DIOCLES est un simple soldat qui fait ce qu'il faut pour tuer des sangliers – la sorcière DELPHIA ayant prophétisé que DIOCLES deviendrait empereur quand il aurait tué un certain sanglier. La prophétie contient une condition : DIOCLES épousera aussi la nièce de DELPHIA – DRUSILLA – qui est très amoureuse de lui. Quand DIOCLES se plaint qu'il n'est pas encore empereur malgré tous les sangliers qu'il a tués, DELPHIA lui dit simplement qu'il n'a pas encore tué le bon. Alors DIOCLES apprend la prime placée sur la tête d'APER et comprend le sens de la prophétie : « aper » est le mot latin pour « sanglier ». DIOCLES tue APER et reçoit sa récompense : en montant à la plus haute marche de l'empire, il change son nom en DIOCLESIANUS.

Mais il a sans problème oublié DRUSILLA et envisage d'épouser AURELIA. DELPHIA n'apprécie pas ! Elle lui reproche son infidélité, mais DIOCLESIANUS est égoïste et sourd. La magie de DELPHIA est si puissante cependant qu'elle peut gâcher le bonheur du héros. Un orage soudain – éclairs, tonnerre – provoqué par DELPHIA, force les Romains superstitieux à retarder le mariage. Puis, par ses charmes, DELPHIA fait qu'AURELIA tombe amoureuse de MAXIMINIAN, neveu de DIOCLESIANUS. DIOCLESIANUS est en colère contre l'ingérence de DELPHIA, mais les évènements empêchent toute action de sa part.

Au cours de leur long conflit avec les Perses, les Romains ont capturé la princesse perse CASSANA, sœur du roi COSROE. AURELIA emploie la princesse capturée comme servante. Les ambassadeurs de la Perse proposent une rançon pour CASSANA, mais la fière AURELIA refuse même les offres les plus élevées. Désespérés, les ambassadeurs perses s'organisent (aidés par la magie de DELPHIA) pour enlever CHARINUS, AURELIA et MAXIMINIAN et les emmener dans une prison perse. DIOCLESIANUS se précipite avec son armée à leur secours ; cette fois il a appris à modérer son égoïsme et son ambition. Il est victorieux des Perses sur le champ de bataille, cependant, avec magnanimité, il donne son pardon et relâche COSROE et CASSANA. Puis il surprend tout le monde en abdiquant en faveur de son neveu MAXIMINIAN. DIOCLESIANUS épouse DRUSILLA et se retire dans une ferme en Lombardie.

MAXIMINIAN est maintenant co-empereur avec CHARINUS, mais ils entrent en conflit. MAXIMINIAN croit que son propre pouvoir ne sera jamais assuré tant que DIOCLES sera vivant : les soldats admirent en effet plus l'oncle qui a abdiqué que le neveu au pouvoir. Au moment le plus fort de la pièce, MAXIMINIAN conduit ses troupes contre DIOCLES ; mais une intervention divine inspirée par DELPHIA – tremblements de terre, tonnerre, éclairs et une main dans les nuages – pousse MAXIMINIAN à se repentir. DIOCLES et DRUSILLA peuvent jouir de leur retraite à la campagne sans être inquiétés.

« Dioclesian » : une version de concert

Ce soir de l'an de grâce 2008 en Dauphiné, vous ne verrez pas la pièce de théâtre (car vous avez 318 ans de retard) : seules les musiques de Purcell vous seront proposées.

Pas d'acteur costumé, pas d'intrigue compliquée, pas de machinerie spectaculaire, pas d'orage provoqué par Delphia (sauf si ?), ni de tremblement de terre (espérons), ni monstres ni furies et pas non plus de mouvement de soldatesque sur scène ! Mais par la musique de Purcell, vous percevrez une dimension de l'ambiance voulue par Betterton et Purcell pour leur spectacle. Et au-delà de l'illustration de la pièce, vous ouïrez avec la musique de Purcell le fruit du bouillonnement baroque des années 1690 et de toutes les influences européennes génialement appropriées par le compositeur anglais.


Ordre des pièces et traductions

Extraits de l'édition de Margaret LAURIE © 1983 Novello & Company Limited



N° 3 – Overture

Acte I

N° 4 – First acte tune (hornpipe)

Acte II

N° 5 – Prelude & chœur Great Diocles

Great Diocles the boar has kill'd, which did infest the land, what heart is not with rapture fill'd ? Who can his joys command ? Down the bloody villain falls, hated, contemn'd of all ;
and now the Emp'ror's spirit calls for rites of funeral.

Le grand Dioclétien a tué le sanglier qui infestait le pays. Quel cœur n'est pas enchanté ?
Qui peut dominer sa joie ? Le scélérat cruel est tombé, haï, méprisé de tous.
Et maintenant l'âme de l'empereur appelle pour les rites des funérailles.

Sing I ô's, sing I ô's. Praise the thund'ring Jove. Pallas and Venus share,
since the all charming queen of love inspires the god of war.

Louez Jupiter tonnant. Et l'inspiration conjointe de Pallas et Vénus,
car la toute charmante reine de l'amour inspire le dieu de la guerre.

N° 6 – Charon and the peaceful shade

Charon the peaceful shade invites. He hastes to waft him o'er,
give him all necessary rites to land him on the shore.
Sound all your instruments of war, fifes, trumpets, timbrels play !

Charon, l'ombre paisible, appelle. Il a hâte de l'emporter.
Donnez lui les rites nécessaires pour qu'il accède au rivage.
Faites résonner tous vos instruments de guerre, jouer fifres, trompettes et tambourins !

Let all mankind the pleasure share, and bless this happy day. Sound all your instruments !

Que toute l'humanité partage le plaisir et bénisse ce jour heureux. Faites résonner tous vos instruments !

N° 7 – Let the soldiers rejoice

Let the soldiers rejoice with a general voice, and the senate new honours decree'em. Who, at his army's head, struck the fell monster dead, and so boldly and bravely did free'em. Rejoice with a general voice.

Que les soldats se réjouissent d'une seule voix et que le Sénat leur accorde de nouveaux honneurs. Lui qui, à la tête de son armée, a frappé le monstre et l'a fait mourir et, si bravement, les a libérés. Réjouissez-vous d'une seule voix.

To Mars let'em raise, and their emperor's praise, a trophy of the army's own making ;
to Maximian too, some honours are due, who join'd in the brave under taking.

Debout devant Mars qu'ils louent leur empereur, un trophée fabriqué dans leur propre armée.
A Maximien aussi, les honneurs sont dus, lui qui a participé à la courageuse entreprise.

N° 36 – When first I saw

When first I saw the bright Aurelia's eyes, a sudden trembling did my limbs surprise.
In ev'ry vein I felt a tingling smart, and a cold faintness all around my heart.
But oh ! the piercing joy, but oh ! the pleasing pain, and oh ! may both ten thousand years remain.

Quand j'ai vu pour la première fois les yeux de l'éclatante Aurélia,
un soudain tremblement s'est emparé de mes membres par surprise.
Dans chaque veine j'ai senti un fourmillement et un malaise glacé tout autour de mon cœur. Mais, oh ... la joie transperçante, mais oh, la douleur agréable et oh, puissions-nous rester tous deux dix mille ans ensemble...

N° 8 – Since the toils

Since the toils and the hazards of war's at an end. The pleasures of love should succeed'em.
The fair should present what the senators send and complete what they've decreed'em.
With dances and songs, with tambours and flutes, let the maids show their joy as they meet'em. With cymbals and harps, with viols and lutes, let the husbands and true lovers greet'em.

Puisque les durs labeurs et les dangers de la guerre sont finis, les plaisirs de l'amour doivent leur succéder. La beauté doit présenter ce que les sénateurs ont envoyé et compléter ce qu'ils ont décidé. Avec des danses et des chants, des tambours et des flûtes,
que les filles montrent leur joie quand elles les rencontrent.
Avec des cymbales et des harpes, avec des violes et des luths,
que les maris et les vrais amoureux les accueillent.

Let the priests with processions the hero attend, and statues erect to his glory. Let the smoke from the altars to heav'n ascend, to heav'n ascend. All sing, all sing great, great Diocles'story.

Que les prêtres en processions accueillent le héros et élèvent des statues à sa gloire. Que la fumée monte des autels vers le ciel. Tous chantent, tous chantent l'histoire du grand Dioclétien.

N° 9 – Danse des furies

N° 33a – Let us dance

Let us dance, let us sing, let us sing whilst our life's in the spring, and give all to the great god of love. Let us revel and play, and rejoice whilst we may, since old time these delights will remove.

Dansons, chantons, tandis que notre vie est à son printemps et donnons tout, tout au grand dieu de l'amour.

Faisons la fête et amusons-nous et réjouissons-nous pendant que nous le pouvons puisque le temps qui passe fera disparaître ces délices.

Acte III

N° 13 – What shall I do ?

What shall I do to show how much I love her ?

How many millions of sighs can suffice ? That which wins others'hearts never can move her, those common methods of love she'll despise.

I will love more than man e'er lov'd before me, gaze on her all the day, and melt all the night ; till for her own sake at last she'll implore me, to love her less, to preserve our delight.

Que ferai-je pour lui montrer combien je l'aime ?

Combien de millions de soupirs peuvent suffirent ? Ce qui gagne le cœur des autres ne pourra jamais l'émouvoir. Ses méthodes habituelles de l'amour, elle les méprise.

J'aimerai plus qu'aucun autre homme avant moi. Je la regarderai longuement le jour et je fondrai toute la nuit jusqu'à ce que, dans son propre intérêt,
elle me supplie enfin de l'aimer moins pour préserver notre plaisir.

Since the gods themselves could not ever be loving, men must have breathing recruits for new joys ; I wish my love could be ever improving, though eager love, more than sorrow, destroys. In fair Aurelia's arms leave me expiring, to be embalm'd by the sweets of her breath ; to the last moment I'll still be desiring ; never had hero so glorious a death.

Puisque les dieux eux-mêmes ne pourraient jamais aimer, les hommes doivent chercher de nouvelles joies avec des êtres vivants. Je souhaite que mon amour puisse toujours grandir, bien que l'amour ardent détruise plus que le chagrin. Dans les bras de la belle Aurélia, laissez-moi expirer pour être embaumé par la douceur de son souffle. Jusqu'au dernier moment je la désirerai encore,
jamais héros n'eut une mort aussi glorieuse.

N° 37 – Since from my dear

Since from my dear, my dear Astrea's sight I was so rudely torn,
my soul has never, never known delight, unless it where to mourn.
But oh ! alas with weeping eyes and bleeding heart I lie ;
thinking on her whose absence 'tis, that makes me wish to die.

Depuis que j'ai vu ma chère Astréa, j'ai été si violemment déchiré,
mon âme n'a jamais connu la joie, à moins que ce ne soit pour me lamenter.
Mais oh, hélas, les yeux pleins de larmes et avec le cœur qui saigne,
je suis étendu, pensant à elle dont l'absence me fait souhaiter mourir

N° 14 – Third act tune

Acte IV

N° 15 – Butterfly dance

N° 17 – Sound, fame

Sound, fame, thy brazen trumpet sound !
Stand in the centre of the universe, and call the list'ning world around.

While we in joyful notes rehearse.
In artful numbers and well chosen verse. Great Dioclesian's, great Dioclesian's glory.

Fais résonner, renommée, ta trompette d'airain.
Tiens-toi debout au centre de l'univers et appelle le monde qui écoute tout autour.

Tandis que nous répétons en mélodies joyeuses,
en rythmes grâcieux et en vers bien choisis la gloire du grand Dioclétien.

Let all rehearse in lofty verse; great Dioclesian's glory.

Que tous répètent en vers sublimes la gloire du grand Dioclétien...

Sound his renown, sound his renown.
Advance, advance his crown. Above all monarchs that e'er blest the earth.

Faites résonner son renom.
Avancez sa couronne par dessus tous les monarques qui ont jamais béni la terre.

O ! sacred fame, embalms his name with honour here and glory after death.

O renommée sacrée, embaume son nom avec les honneurs ici-bas et la gloire après sa mort.

All sing his story, raise his glory above all monarchs that e'er blest the earth.

Tous chantent son histoire. Font jaillir sa gloire plus haut que celle de tous les rois de la terre

ENTRACTE

Acte V – Masque

N° 20 – Call the nymphs

Call the nymphs and the fauns from the woods ; call the naiads ans gods of the floods.
Flora and Comus, Silenus and Momus, Bacchus and his merry, merry fellows.
Silvanus and Ceres and Tellus. All leave for a while their abodes.

Appelez les nymphes et les faunes des bois, les naïades et les dieux des eaux,
Flora et Comus, Silénus et Momus, Bacchus et ses joyeux, joyeux compagnons,
Silvanus, Ceres et Tellus, tous quittent un moment leurs demeures.

N° 21 – Let the graces

Let the Graces and Pleasures repair, with the youthful, the gay, the witty and fair,
May all harmless delights, happy days and kind nights, for ever attend this blest pair.

Que les grâces et les plaisirs protègent avec les jeunes,
ceux qui sont gais, ceux qui ont de l'esprit et ceux qui sont beaux.
Puissent tous les délices inoffensifs, les jours heureux et les douces nuits,
accompagner éternellement ce couple béni.

N° 22 – Come, come away

Come, come away, come, come away, no delay, no delay, no no. All know 'tis his will,
then all show their skill. To grace Love's triumphing day.

Partons, pas de délai. Tout le monde sait que c'est sa volonté.
Alors tous montrent leur habileté pour honorer le jour triomphant de l'amour.

N° 23 – Behold, o mighty'sr of gods

Behold, O mighty'st of gods, behold, at thy command we come !
The gay, the sad, the grave, the glad, the youthful and the old,
all meet as at the day of doom.

Vois, ô le plus puissant des dieux. Sur ton ordre, nous arrivons.
Ceux qui sont gais, ceux qui sont tristes, ceux qui sont heureux, les jeunes et les vieux,
tous se rassemblent comme au jour du jugement dernier.

N° 24 – Paspe

N° 25 – Oh, the sweet delights of love

Oh, the sweet delices of love… who would live and not enjoy'em ?
I'd refuse the throne of Jove, should power or majesty destroy'em.
Oh, the sweet delices of love, who would live and not enjoy'em ?
Give me doubts, or give me fears, give me jealousies and cares ; but let love remove'em,
I approve'em. Oh, the sweet delices of love, who would live and not enjoy'em ?

Oh les doux délices de l'amour… Qui voudrait vivre et ne pas en jouir ?
Je refuserais le trône de Jupiter si le pouvoir ou la majesté les détruisait.
Donnez-moi des doutes ou donnez-moi des peurs, donnez-moi des jalousies et des soucis
mais que l'amour les fasse disparaître – je les accepte.

N° 26 – Let monarchs fight

Let monarchs fight for power and fame, with noise and arms mankind alarm.
Let daily fears their quiet fright, and cares disturb their rest by night.
Greatness shall ne'er my soul enthral, give me content and I have all.

Que les rois se battent pour le pouvoir et la renommée
avec le bruit et les armes, la peur de l'humanité entière.
Que les peurs, le jour, effraient leur tranquillité et que les soucis perturbent leur repos la nuit.
La grandeur ne captivera jamais mon âme. Donnez-moi le contentement et j'aurai tout.

Hear, mighty love ! to thee I call ; give me Astrea and I have all.

Écoute, puissant amour – je t'appelle – donne moi Astrée et j'aurai tout.

That soft, that sweet, that charming fair, fate cannot hurt whilst I have her.
Hear, mighty love ! to thee I call ; give me Astrea and I have all.
She's wealth and power and only she, Astrea's all the world to me.

Cette belle fille charmante et douce, le destin ne peut pas blesser tant que je l'ai.
Écoute, puissant amour – je t'appelle – donne moi Astrée et j'aurai tout.
Elle est la richesse et le pouvoir et elle seule les détient. Astrée est le monde entier pour moi.

N° 27 – Make room

Make room, make room, make room for the great god of wine. The bacchanals come with liquor divine.

Place, place, faites place ... pour le grand dieu du vin. Les bacchanales arrivent avec la liqueur divine.

I'm here, I'm here, I'm here with my joly creew ; come near, we'll rejoice as well as you.

Je suis ici ... avec mon équipe joyeuse. Approchez ... nous nous réjouirons aussi bien que vous.

Give to ev'ry one his glass, then all together clash, drink, drink. Drink and despise the politic ass.

Donnez à chacun son verre s'il vous plaît. Puis tous ensemble, trinquez, buvez et méprisez l'âne politique.

The mighty Jove who rules above ne'er troubl'd his head with much thinking.
He took his glass, was kind to his lass and gain'd heav'n by love and good drinking.

Le puissant Jupiter qui règne là-haut ne s'est jamais fatigué la tête en pensant beaucoup.
Il a pris son verre, a été bon pour sa bonne amie et a gagné le ciel par l'amour et la boisson.

N° 29 – Still I'm wishing

Still I'm wishing, still desiring ; still she 's giving, I requiring ; yet each gift I think too small.
Still the more I am presented, still the less I am contented, Tho'she vows she has giv'n me all.

Je souhaite, je désire encore. Elle donne encore. Pourtant, je pense que chaque don est trop petit. Plus on m'offre, moins je suis satisfait bien qu'elle déclare qu'elle m'a tout donné.

Can Drusilla give no more ? Has she lavish'd her store ? Must my hopes to nothing fall ? O you know not half your treasure. Give me more, give over measure, yet you can never give me all.

Drusilla ne peut-elle me donner plus ? A-t-elle prodigué tout ce qu'elle possédait ? Mes espoirs doivent-ils être réduits à néant ? Ô tu sais, même pas la moitié de ton trésor. Donne-moi plus, donne-moi plus que la mesure. Pourtant tu ne pourras jamais me donner tout.

N° 31 – Tell me why

[pour mémoire : dialogue avant le duo]

Tell me why my charming fair, tell me why you thus deny me,
can despair or these sighs and looks of care.
Make Corinna ever fly me ? Tell me why my charming fair, tell me why you thus deny me.

Dis-moi pourquoi, ma toute belle, tu me renies ainsi ?
Est-ce que le désespoir ou ces soupirs et ces regards aimants
peuvent faire que Corinna me fuit toujours ?

O Mirtillo ! you're above me, I respect but dare not love ye.
She who hears, inclines to sin, who parleys, half gives up the town,
and ravenous love soon enters in, when once the out-work's beaten down.
Then my sighs and tears won't move ye, no...

Ô Mirtillo, tu es bien au-dessus de moi : je te respecte, mais je n'ose pas t'aimer.
Celle qui t’entend incline au péché, parlemente, abandonne à moitié sa résistance
et l'amour dévorant entre bientôt, une fois que les fortifications ont été abattues.
Alors mes soupirs et mes larmes n'arriveront pas à t'émouvoir ? Non ....

Could this lovely, charming maid think Mirtillo would deceive her ?
Could Corinna be afraid she by him should be be-tray'd ?
No, too well I love her, therefore cannot be above her.

Cette charmante fille pourrait-elle penser que Mirtillo la tromperait ?
Corinna a-t-elle peur d'être trahie par lui ?
Non je l'aime trop. C'est pourquoi je ne peux être au-dessus d'elle.

O, let love with love be paid. My heart, my life my all I give her, let me now receive her.

Que l'amour soit payé de retour par l'amour !
Mon cœur, ma vie, mon être tout entier : je lui donne tout. Que je la reçoive maintenant !

Oh ! how gladly we believe, when the heart is too willing ;
can that look, that face deceive ? Can he take delight in killing ?
Ah ! I die if you deceive me yet I will believe ye.

Oh, comme avec joie nous croyons quand le cœur est trop consentant.
Ce regard, ce visage, peuvent-ils tromper ? Peut-il prendre plaisir à tuer ?
Ah je meurs si tu me trompe. Pourtant, je veux te croire.

N° 33 – All our days and our nights

All our days ans our nights shall be spent in delights, tis a tribute that's due to the young.
Let the ugly and old, the sickly and cold, think the pleasures, the pleasures of love last too long.

Tous nos jours et nos nuits se passeront dans les délices. C'est un tribut qui est dû aux jeunes. Laissons les laids et les vieux, les malades et les austères
penser que les plaisirs de l'amour durent trop longtemps.

Begone, begone importunate reason, wisdom and counsel is now out, is now out of reason.

Va-t-en raison importune ! La sagesse et les conseils sont maintenant hors de saison.

N° 35 – Triumph, victorious love

Triumph victorious love, triumph o'er the universe !
The greatest heroes bow to thee, all nature owns thy deity.

Triomphe, amour victorieux, triomphe dans tout l'univers.
Les plus grands héros s'inclinent devant toi. Toute la nature reconnaît ta divinité.

Triumph victorious love, triumph o'er the universe ! Thou hast tam'd, hast tam'd al mighty Jove.

Tu as dompté le tout puissant Jupiter ; triomphe, amour victorieux.

Then all rehearse in lofty verse, the glory of all mighty love.
From pole to pole his fame resound ; sing it the universe around.

Alors, tous répètent en vers sublimes la gloire de l'amour tout puissant.
D'un pôle à l'autre sa renommée résonne, chantez-le dans tout l'univers.

Qui est qui ?

Les immortels

Astrée

Dans la mythologie grecque, Astrée ou Astrapé est la fille de Zeus et Thémis (ou d'Astraéos et d'Éos selon les versions). Elle et sa mère sont la personnification de la Justice. Astrée est la dernière des immortelles à vivre parmi les humains durant l'Âge d'Or. Quand l'humanité est devenue corrompue à l'Âge de Bronze, elle quitta la Terre et Zeus la plaça dans le Ciel sous la forme de la constellation de la Vierge, tandis que la Balance de la Justice (son principal attribut) devint la constellation de la Balance.

Cérès - déesse des fruits de la terre [Cf. la Déméter grecque]

Cérès, fille de Saturne et d'Ops (ou de Vesta ou de Cybèle), apprit aux hommes l'art de cultiver la terre, de semer, de récolter le blé, et d'en faire du pain, ce qui l'a fait regarder comme la déesse de l'agriculture. Jupiter, son frère, épris de sa beauté, eut d'elle Proserpine (assimilée à la Perséphone de la mythologie grecque). Elle fut aussi aimée de Neptune, et, pour échapper à sa poursuite, elle se changea en jument. Le dieu s'en aperçut et se métamorphosa en cheval. Les amours de Neptune la rendirent mère du cheval Arion.

Charon

Dans la mythologie grecque, Charon, le « nocher des Enfers », était le fils d'Érèbe (les Ténèbres) et de Nyx (la Nuit). Il avait pour rôle de faire passer sur sa barque, moyennant un péage, les ombres errantes des défunts à travers le fleuve Achéron (ou selon d'autres sources, le Styx) vers le séjour des morts.

Comus

Sa place : Dieu de la joie, des festins, des danses nocturnes et de la toilette ; on le représente jeune, chargé d'embonpoint et couronné de roses [Bouillet...]

Du grec kώμos : banquet. Dans la mythologie, dieu de la table, des plaisirs et, par surérogation sans doute, de la toilette. On le représentait couronné de fleurs, ayant un flambeau à la main droite et s'appuyant de la gauche sur un pieu. Comme dieu des plaisirs, Comus partageait avec Vénus l'honneur de présider aux joies de la première nuit des noces et l'on plaçait ordinairement sa statue à l'entrée de la chambre nuptiale (Lachâtre...).

cômos (du grec kώμos)

Fête dorienne accompagnée de danses et de chants phalliques en l'honneur de Dionysos. Banquet donné à la même occasion. Plus tard (vers la fin du VIe siècle) chant du banquet, le cômos figure dans les plus grandes dionysies : purement choral, il est à l'origine de la comédie. Par extension : festin-banquet (Larousse...).

faunes - Divinités champêtres, souvent dotées d'un corps velu, de longues oreilles pointues, de cornes et de pieds de chèvres.

furies - Les trois divinités infernales – Alecto, Mégère et Tisiphone – chargées d'exercer sur les criminels la vengeance divine.

Flora - déesse des fleurs

Flore, ou Flora en latin, est parmi les divinités agraires d'Italie une des plus antiques et des plus puissantes. Son équivalent grec est la nymphe Chloris. Chaque année en avril elle était célébrée dans les fêtes agraires destinées à favoriser les récoltes. Sans sa faveur en effet, ni croissance des céréales, ni des arbres fruitiers ; par la suite elle fut dédiée aux fleurs. La déesse Flore joue ainsi dans le monde végétal le même rôle essentiel que Vénus dans le monde des êtres animés, hommes et animaux. Elle était souvent souvent associée à Pomone.

Momus

Sa place dans l'Olympe : Dieu de la Raillerie et des bons mots, fils du Soleil et de la Nuit, il tournait en ridicule les dieux et les hommes. On le représente avec un masque et une marotte à la main [Bouillet ...].

Dieu de la Raillerie (...) et de la Nuit. Il s'occupait uniquement à examiner les actions des dieux et des humains et à les reprendre avec liberté. On le représente levant le masque de dessus un visage et tenant une marotte à la main. Les dieux, lassés de ses sarcasmes, le chassèrent de l'Olympe. Il s'attacha alors au dieu des vendanges.

Soupers de Momus : Réunions bacchiques et gastronomiques établies en 1813 et supprimées en 1828 [Lachâtre...].

Momos Mot grec signifiant "moquerie".

Déesse de la Raillerie, du Sarcasme, de la Folie plaisante. Elle était fille de Nyx et sœur des Hespérides. Elle suggéra à Zeus de créer la discorde sur Terre (guerre de Troie) pour éviter le surpeuplement.

naïades - Nymphes spécialisées dans les rivières et les sources.

nymphes - Déesses d'un rang inférieur omniprésentes dans la nature.

Pallas - Athéna

Fille de Zeus, Athéna ou Athéné est une déesse de la mythologie grecque, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle est également appelée « Pallas Athéna ».

Silénus

Il faut penser à Silène ou Silênos (en grec) Génie des sources et des fleuves (queue ,sabots, oreilles de cheval), symbole des eaux (ce qui est bien rigolo pour un ivrogne); peut-être fils de Pan ou d'Hermès, il avait le don de la sagesse...et le cachait. Dans le cortège de Dyonisos, il devient le père nourricier du dieu et le père des satyres. Souvent représenté en vieillard grotesque, toujours ivre..et monté sur un âne. Mais il a inspiré tant d'artistes : père nourricier de Dyonisos statufié au Louvre, au Vatican, (statues inspirées de l'Hermès d'Olympie de Praxitèle) ou vieillard ivre à Pompéi et à Naples. Ivre ou triomphant aussi pour Van Dick, Ribera ou Rubens, voire Daumier, etc...

Silvanus - Dieu des bergers.

Vénus

Fille de Dionè et de Zeus, Aphrodite est la déesse grecque de la germination, de l'amour, des plaisirs et de la beauté. Elle a pour équivalent Vénus dans la mythologie romaine. On peut distinguer deux conceptions différentes d'Aphrodite : celle du plaisir de la chair, plus « terrienne » en quelque sorte, et celle de l'amour spirituel, pure et chaste dans sa beauté.

Tellus

Tellus est une déesse de la mythologie romaine. C'est l'équivalent de Gaïa dans la mythologie grecque. Déesse de la terre, elle est l'épouse d'Uranus (Ouranos), dieu du ciel.

Les mortels

Aper : militaire, meutrier de Numérianus

Drusilla : niéce de Delphia, fiancée de Dicolétien

Aurélia : sœur de Charinus

Geta : domestique de Dioclétien

Charinus : co-empereur

Maximianus : neveu de Dioclétien

Corinna, Mirtillo : une bergère et un berger, personnages récurrents pour incarner les échanges d'amour les plus bucoliques

Delphia : prophétesse

Numérianus : empereur… ex

Dioclétien : empereur ... bientôt

Dioclétien (le vrai)

empereur romain de 284 à 305

Sa place dans l'histoire

Nous sommes dans la période d'anarchie militaire dite du "Bas-Empire" (entre 192 et 476). En ces temps l'armée fait et défait les empereurs, fréquemment par assassinat. Né de parents esclaves en Illyrie (plus tard nommée Yougoslavie), il gravit les échelons de la carrière militaire, devient officier et se distingue sous les empereurs Probus et Aurélien jusqu'à devenir consul. Après le meurtre de l'empereur Numérien, le 11 septembre 284, Dioclétien se trouve accusé de ce meurtre avec le préfet du prétoire Arruis Aper. Il s'en tire en chargeant Arrius Aper et en le poignardant devant l'assistance. Dioclétien – il a 39 ans – est alors proclamé empereur par ses soldats de l'armée de Chalcédoine. L'empereur Carin – le frère de Numérien – contesta ce titre et mit en déroute les forces de Dioclétien à la bataille du Margus en mars 285 en Belgique. Cependant, Carin fut tué par l'un de ses officiers, ce qui assura le pouvoir à Dioclétien. Pendant son règne, il contribue à parachever l'évolution de l'Empire en monarchie absolue de type oriental : adoration de l'empereur, contrôle économique et religieux de l'état sur la société.

L'œuvre d'un règne

La théorie d'une puissance impériale indivisible ne tient plus face à l'immensité de l'Empire Romain et de ses difficultés militaires et économiques. Aussi l'Empire est-il divisé en deux : l'Empire d'Orient et l'Empire d'Occident (Rome n'est plus la capitale). Il fit d'abord appel à un officier de Pannonie, Marcus Aurelius Valerius Maximianus, mieux connu sous le nom de Maximien Hercule. Il le promut à la dignité de César en 285 puis à celle d'Auguste en 286, lui confiant l'Occident, conservant pour lui-même l'Orient : c'est la « diarchie ». Huit ans plus tard en 293, sentant que l'accent devait être mis sur les problèmes civiques et militaires et pour assurer la défense et l'administration de l'empire, il renforça la division du pouvoir en nommant deux « empereurs auxiliaires ». Ces deux collaborateurs supplémentaires furent promus à la dignité de Césars, placé en dessous de chaque empereur principal, qui se réservait le titre d'Auguste. C'est ce système qu'on appelle la « tétrarchie » (gouvernement à quatre) :

Ce nouveau système ne signifie pas un abaissement de l'importance de la fonction, au contraire, le caractère sacré de sa personne se renforce encore. C'est à partir de Dioclétien qu'on s'agenouille devant l'Empereur et que seuls les favoris sont autorisés à baiser la pourpre de son vêtement. Dioclétien introduisit à la cour des cérémonies orientales et adopta l'épithète de Jovius (de Jupiter), tandis que Maximien devenait Herculius (d'Hercule). Mais ce système éphémère de la « tétrarchie » ne lui survivra pas.

Au plan administratif, vers 300, Dioclétien réorganise l'Empire avec le découpage des préfectures, diocèses et provinces :

Au total – sous-parties des préfectures – s'imbriquent 12 ou 15 diocèses, puis près de 100 provinces, elles-mêmes subdivisées en cités. Au plan fiscal, en 292, Dioclétien soumet l'Italie (puis bientôt tout l'Empire) à l'impôt foncier, réorganise le système fiscal en 297 et le contrôle des prix (« édit du maximum ») en 301. Dans la logique des contrôles étatiques, Dioclétien groupe les musiciens professionnels en corporations aux règles rigides, ancêtres de celles du Moyen âge. En 303 il interdit le culte chrétien et lance une persécution de ses adeptes. Dioclétien, malade (ou rendu prudent ?) abdique en 305 ; l'abandon volontaire du pouvoir restant un acte plutôt rare !

Ayant accumulé les titulatures liées à son pouvoir, on devait l'appeler sur les actes officiels : « Imperator Caesar Caius Aurelius Valerius Diocletianus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus VII Sarmaticus Maximus IV Persicus Maximus II Britannicus Maximus Carpicus Maximus Armenicus Maximus Medicus Maximus Adiabenicus Maximus, Pontifex Maximus, Jovius, Tribuniciae Potestatis XXII, Consul X, Imperator XXI, Pater Patriae ». Néanmoins, il mourut en l'an 313.